Le mot des garantes

La deuxième étape de la concertation continue, qui porte sur les deux tronçons prioritaires du projet de Ligne Nouvelle Paris-Normandie, a démarré à Rouen le 6 mai 2024, mais s’est interrompue après la réunion du 4 juin 2024, suite à l’entrée en période de réserve électorale. Quatre réunions, prévues entre le 11 juin et le 9 juillet, dont trois en Île-de-France, n’ont pas pu se tenir. La pause estivale a suivi.


La concertation s’est déroulée comme prévu en Normandie, d’une part autour du projet de nouvelle gare Saint-Sever, d’autre part sur le plateau de Caux où devrait déboucher le tunnel depuis cette gare. Des oppositions au projet se sont exprimées et des propositions alternatives aux tracés présentés par la maîtrise d’ouvrage ont été avancées. C’est l’essence même de la concertation.


Pour ce qui est de l’Île-de-France, les réunions programmées en juin et juillet ayant été reportées, aucune rencontre avec le public n’a eu lieu.


Néanmoins, les garantes regrettent que certains élus, refusant de s’inscrire dans le processus de concertation garanti par la CNDP, aient choisi d’organiser des « réunions d’information » excluant la présence de la maîtrise d’ouvrage et des garantes. Cela ne permet pas la transparence nécessaire à une information éclairée du public.


Par ailleurs, des propos agressifs ont été proférés publiquement à l’encontre des équipes de la maîtrise d’ouvrage. Cela n’entre pas non plus dans le cadre d’un processus de dialogue démocratique, censé assurer la participation du public, droit constitutionnel de chaque citoyen.


De la même manière, le texte de la pétition mise en ligne par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise comprend un certain nombre d’imprécisions et d’informations biaisées, ne permettant pas au public de se faire une idée juste du projet et de ses enjeux.


Dans ce contexte, qui empêche les garantes d’assurer leur mission, nous considérons que la concertation ne pourra reprendre qu’après une remise à plat des modalités de dialogue et de participation, inspirées des principes qui président à une participation pleine et entière du public. C’est dans cet esprit que la mission d’écoute lancée par SNCF Réseau auprès des acteurs des deux territoires a été initiée et se déroule actuellement.


Nous souhaitons que les conclusions de cette mission permettent à la fois d’éclairer le positionnement des acteurs et de reprendre la concertation publique sur des bases enrichies, propices à une nouvelle séquence participative.


Isabelle Jarry & Dominique Viel, garantes de la concertation

Le 11 septembre 2024